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Brain overload
23 novembre 2007

De la protection des jeunes

Je me demande comment j'ai pu parler de l'émission "Les Tabous" sur le plaisir féminin, sans me souvenir de ce qui m'avait quasiment scandalisé. Une amnésie sans doute réflexe de mon cerveau, qui a dû souhaiter protéger mes nerfs.

En effet, cette émission était interdite aux moins de 16 ans.

Je cite le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel :
signaux03Lorsqu’un programme risque de perturber les repères des moins de 16 ans, notamment les programmes érotiques ou ceux qui présentent des scènes de violence particulièrement impressionnantes.

En ce qui concerne l'interdiction aux moins de douze ans :
signaux02Lorsqu’un programme risque de perturber les repères d’un enfant de moins de 12 ans, notamment parce qu’il recourt de façon systématique et répétée à la violence ou évoque la sexualité adulte.

Peut-on m'expliquer en quoi il est dangereux d'exposer des mineurs à des reportages et des débats sur le plaisir féminins ? J'imagine d'ici un brave jeune, renvoyé dans sa chambre par ses parents, qui regarde un porno idiot sur internet pendant qu'eux se voient expliquer - ce qu'ils savent surement déjà - que les filles ne prennent pas leur pied dans ces films ! Ah merci au CSA de contribuer à l'ignorance sexuelle. Et félicitations à l'émission "Les Tabous" de rester tabou justement pour ceux qui ont moins de seize ans, alors qu'ils sont parmi ceux qui ont le plus à apprendre.
Aurais-je été pour une simple interdiction aux moins de douze ans alors ? Eh bien même pas. Ce qui l'aurait justifiée, selon le CSA, aurait été cette "évocation répétée de la sexualité adulte". Je ne sais pas dans quel monde vivent les sages de l'audiovisuel, mais les enfants de douze ans environ sont généralement déjà fortement intéressés par la sexualité adulte . Je ne vois aucune raison de ne pas les exposer à des sources d'informations intelligentes, qui débattent de notions fondamentales comme le plaisir et le consentement.

On pourra me rétorquer que ces interdictions sont plus une manière de signaler aux parents qu'ils doivent être présents auprès de leur adolescent pendant le visionnage de l'émission, afin de pouvoir lui fournir le recul nécessaire. Certes. Mais combien d'ados trouveraient craignos de faire ainsi ? Pardonnez moi ces basses considérations pratiques, mais à un âge où on est facilement excité,  on préfère que cela n'arrive pas dans le même canapé où sont assis ses parents. Et puis, il s'agissait d'une émission avec des débats et des commentaires de sexologues permettant de prendre tout le recul nécessaire (on pense à l'excellente Catherine Solano comme l'a rappelé Mini-Boo dans un commentaire). Aurait on eu peur d'exposer nos chères têtes blondes à des idées intelligentes sur la sexualité, telles que le consentement ou le plaisir ?

D'une manière générale, je reste coi quand je voit associés dans les motifs du CSA, respectivement, violences particulièrement impressionantes avec érotisme, et violence systématique et répétée avec sexualité adulte.
Comme si entendre parler de deux êtres qui s'aiment tendrement et se donnent du plaisir était équivalent à voir des scènes de violence... C'est bien la violence tout court qui pose problème, qu'elle soit associée au sexe ou non !

Ce blog a la prétention peu modeste de n'être déconseillé qu'à celles et ceux, quelque soit leur âge, qui ne sont pas intéressés par tout ce qui touche à la sexualité.

 

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