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Brain overload
16 octobre 2007

Comment se détermine l'orientation sexuelle ?

Beaucoup d'hypothèses existent. Nous allons en passer quelques unes en revue...

La génétique
Cette hypothèse a l'avantage de rassurer tout le monde. Pourquoi avoir des doutes sur sa sexualité, puisqu'elle est déterminée une fois pour toute ? Pourquoi culpabiliser (au nom de principes religieux par exemple) si l'on est gay, puisqu'on est né ainsi ? Finalement la seule difficulté est alors de ne pas nier une éventuelle homosexualité, sous peine de s'en rendre compte très tard ou d'être malheureux très longtemps.
Cette hypothèse pose évidemment des problèmes moraux : elle prive complètement l'homme de libre-arbitre en ce qui concerne sa sexualité.

La petite enfance
J'ai lu parfois que tout était déterminé à un certain âge. Je ne sais pas du tout sur quoi cela est fondé, mais on en trouve un exemple intéressant ici où une mère se demande quelle est sa responsabilité dans la bisexualité de son fils (la réponse, enfin publiée, est très intéressante). Au final, cela ne change pas grand chose : passé un certain âge, les choses seraient définitives et irrévocables.

La bisexualité généralisée
Tout le monde naîtrait bisexuel, mais la culture et l'éducation se chargeraient de brider la plupart des gens, dans un sens ou dans l'autre. Je trouve cette hypothèse alléchante à titre personnel, mais il serait sacrément culotté de l'appliquer à tout le monde. Vous vous imaginez aller dire aux gens que vous savez mieux qu'eux ce qu'ils aiment, et qu'en l'occurence ils sont forcément bi ? Chouette ambiance dans les repas de famille !

Le libre-arbitre
Cette fois-ci, pour ne pas imposer la bisexualité, on considére que l'orientation sexuelle ne serait in fine qu'un choix permanent, et qu'un individu aurait un contrôle total sur ce qui l'attire. Ce qui semble beau sur le papier ne survit pas trop, hélas, à la confrontation avec la réalité : on voit rarement des gens réfléchir pour décider s'ils sont attirés par quelqu'un d'autre, car en général, ils le sentent immédiatement.

De ces quatre hypothèses, aucune ne semble satisfaisante : les deux premières nous privent de liberté ; la troisième sait mieux que nous ce qui nous attire vraiment, et la dernière semble totalement utopique...

Alors quoi ?

Alors dans le doute, on peut considérer - avec des pincettes - que l'orientation sexuelle serait alors un peu comme les goûts et les couleurs : un mélange de libre arbitre et d'influences extérieures. Influences ambivalentes, car elles pourraient aussi bien nous ouvrir de nouveaux horizons que nous fermer définitivement à certaines attirances... Comme en matière de gastronomie, peut-être le mieux que l'on puisse faire est alors de favoriser les premières par rapport aux secondes, à défaut d'arriver à être totalement libre.

Il ne s'agit là que d'une hypothèse de travail, qui a le mérite d'être peu contraignante et d'exister avant d'en trouver une meilleure.

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Commentaires
M
Je suis tout à fait d'accord avec ce poste. J'avoue que la conclusion, au début, a pu me paraître un brin frustrante (mais alors, en fin de comptes, ben ça dépend des gens?), mais à la réflexion je la trouve au contraire fort juste. On ne peut probablement pas apporter de réponse tranchée au problème prédestination/liberté, et c'est bien justement ce qui fait de nous des êtres humains: être en perpétuel questionnement, en constante instabilité, c'est bien la preuve que nous existons. On ne peut peut-être pas "savoir", mais on peut "essayer", faire des choix, se tromper etc...C'est beau non? <br /> En définitive donc, j'aime bien cette conclusion qui met l'accent sur l'expérience. Elle suggère aussi qu'il y a peut-être une petite chance pour que le tabou persistant de l'homosexualité disparaisse petit à petit, tant dans les familles que chez les individus eux-mêmes, et je ne peux qu'opiner du chef à cela aussi!
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