Plaisir intellectuel, plaisir physique
Dans sex, lies and videotape, Graham, bien qu'attiré par les femmes, ne couche jamais avec pour cause d'impuissance. À la place, il filme les confessions sexuelles des femmes qu'il séduit. Les questions sont très intimes et en extrapolant un peu, on comprend qu'elles portent sur toute l'histoire sexuelle des personnes : leurs découvertes, le plaisir qu'elles ont avec leurs partenaire habituel (donc parfois leur mari), leurs pratiques cachées, leurs fantasmes, etc.
Une telle interview aurait pu être conduit dans un but journalistique voire de recherche, mais l'objectif pour Graham est d'utiliser ces vidéos pour parvenir au plaisir une fois seul - et donc potent. Les personnes interviewées sont parfaitement au courant de cela.
Question : peut-on considérer les femmes qu'il filme comme ses partenaires sexuelles ? Si oui, pour une de ses partenaires déjà en couple et fidèle au sens habituel du terme, une telle interview constitue t-il une infidélité ?
J'avoue avoir du mal à répondre à la première question. Et c'est bien là un des mérites du film que de montrer qu'il n'y a pas une frontière nette entre ce qui constitue un rapport sexuel et ce qui ne le constitue pas.
Ce que j'aime aussi, c'est qu'il montre que le plaisir intellectuel (l'interview parfaitement platonique) peut être le moteur du plaisir physique.